Présentation générale du Chili.

Présentation générale du Chili.

Données générales et géographiques

Nom officiel : République du Chili

Chef d’Etat : M. Sebastián Piñera

Superficie : 756 626 km²

Population : 17 millions

Capitale : Santiago du Chili

Villes principales  : Santiago, Valparaiso, Concepción, Antofagasta

Langue officielle  : Espagnol

Monnaie : Peso (1000 pesos = 2.07018 USD au cours de Février  2012)

Fête nationale : 18 septembre

Données démographiques

Taux de croissance démographique : 0,8%

Espérance de vie : 78,2 ans

Taux d’alphabétisation  : 95,7%

Religion(s) : catholicisme romain 88%, églises protestantes 11%

Indice de développement humain (Classement ONU) : 0,874 (40ème rang sur 177)

Coefficient de GINI : 0,57

Données économiques

PIB (2010) : 200 Mds

PIB ppa par habitant (2010) : 13 970 $

Taux de croissance (2010) : 5,3%

Taux de chômage (2010) : 8,1%

Taux d’inflation (2010) : 1,4%

Dette publique (2010) : 8,6%

Balance commerciale(2010)  : +13,9 Mds USD

Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB (2010)

Primaire : 5.2% ; secondaire : 24.8% ; tertiaire : 70%

Exportations de la France vers le Chili (2010)  : 548,1 M€ (16ème fournisseur)

Importations françaises du Chili (2010)  : 1100,5 M€ (11ème client)

Site du Service économique de Santiago : http://www.tresor.economie.gouv.fr/se/chili/

Communauté chilienne en France : estimée à 15 000 personnes

Politique intérieure

Institutions

- Constitution de 1980, révisée en août 2005.

– Pouvoir exécutif : Régime présidentiel. Le Président de la République est élu au suffrage universel direct (deux tours), pour un mandat de quatre ans (depuis septembre 2005). Il ne peut pas constitutionnellement prétendre à un deuxième mandat consécutif. Il nomme les membres du gouvernement. Le Président de la République ne peut pas dissoudre le Congrès national. Le gouvernement n’est pas responsable devant le Congrès national.

- Le pouvoir législatif est bicaméral. Le Parlement, appelé Congrès National, est constitué du Sénat (la chambre haute) dont les 38 membres sont élus au suffrage universel pour huit ans et de la Chambre des députés (la chambre basse), dont les 120 députés sont élus pour quatre ans au suffrage universel. La révision constitutionnelle d’août 2005 a supprimé deux catégories de sénateurs : les 9 membres nommés (deux anciens membres de la Cour suprême, un ancien contrôleur général de la République, un ancien chef d’État-Major de chacune des trois armes, un ancien recteur d’Université et un ancien ministre)et les anciens Présidents de la République (qui étaient sénateurs à vie s’ils avaient été en poste pendant 6 années).

- Pouvoir judiciaire : Cour suprême (un Président et 20 juges).

Principaux partis politiques :

- Coalición para el cambio (Coalition pour le Changement)– coalition de partis de droite : Renovaciónnacional(Renouveau national – RN) et Union démocrate indépendante (UDI)

- La Concertación de Partidospor la Democracia (Concertation pour la Démocratie) – alliance de partis de gauche et de la Démocratie chrétienne : Parti démocrate-chrétien (DC), Parti pour la démocratie (PPD), Parti socialiste (PS), Parti radical social-démocrate (PRSD)

- Juntos Podemos Mas (« Ensemble nous pouvons plus », acronyme de POderDEMOcrático Social, qui signifie « pouvoir démocratique social ») : nom d’une coalition politique de gauche formée en décembre 2003 par une cinquantaine de petits partis dont le Parti communiste (PC), le Parti humaniste (PH) et le Mouvement de la gauche révolutionnaire (MIR).

Situation politique : M. Sebastián Piñera, candidat de la coalition de droite, a remporté une victoire historique le 17 janvier 2010, à l’issue du second tour, avec 51,6% face à M. Eduardo Frei, ex-Président de la République (1994-2000), candidat de la Concertación, qui obtient 48,4%. C’est le premier Président de droite élu depuis la victoire de Jorge Alessandri en 1958. Il a mis fin à quatre mandats consécutifs de la Concertación, au pouvoir depuis le retour de la démocratie en 1990.

M. Piñera, entrepreneur qui a fait fortune en introduisant au Chili les cartes de crédit, était actionnaire, jusqu’à son arrivée au pouvoir, de la compagnie d’aviation LanChile et de la chaîne de télévision Chilevisión. Il s’était incliné au second tour de l’élection présidentielle de 2006 face à Mme Bachelet. M. Piñera incarne une droite moderne, ayant pris ses distances avec l’ère Pinochet (il avait appelé à voter contre Pinochet lors du plébiscite de 1988). Il a réussi à unir les deux grandes familles de la droite chilienne : Renouveau national (RN), le parti qu’il préside, et l’Union démocrate indépendante (UDI, populaire et ex-pinochetiste).

Les élections parlementaires du 13 décembre 2009 n’ont toutefois permis à aucune coalition de disposer de la majorité absolue à la Chambre des députés. Au Sénat, la Concertación a obtenu la majorité. M. Piñera doit donc composer avec l’opposition pour faire adopter ses projets de loi.

Prenant ses fonctions quelques jours après le violent séisme du 27 février 2010 (521 morts, 800.000 sinistrés sans abri, dégâts évalués à 29,7 Mds $, soit 17% du PIB), le Président chilien a dû faire face au défi de reconstruire « vite et mieux » tout en s’engageant à soutenir la croissance, à poursuivre la lutte contre la pauvreté par la création « d’un million d’emplois » et à réformer le système éducatif et de santé.. A l’occasion des célébrations du Bicentenaire de l’indépendance du Chili, le 18 septembre 2010, il a rappelé son objectif de faire du Chili le premier pays d’Amérique latine à avoir « vaincu la pauvreté et le sous-développement » d’ici à 2020. Le Président et le gouvernement chiliens se sont fortement investis dans la gestion des secours et du sauvetage spectaculaire, au retentissement médiatique exceptionnel, le 13 octobre 2010, des 33 mineurs bloqués durant 69 jours après l’éboulement de la mine de San Jose à Copiapo.

Près de deux ans après son arrivée au pouvoir, le gouvernement met en avant les résultats économiques (croissance de 6 à 7% attendue pour 2011, chômage en baisse à 7,3% en janvier 2011), les réformes prises dans le domaine éducatif (création de « lycées publics d’excellence », vote de la loi sur la qualité et l’équité de l’éducation), en matière de sécurité (regroupement de l’ensemble des forces de sécurité par la création du Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique) et en matière de redistribution (impôt sur les bénéfices miniers). Cependant, les sinistrés du séisme s’impatientent : la construction de logements se heurte toujours à la saturation des capacités de production du pays, déjà fortement sollicitées pour les grands projets d’infrastructures. Sur fond de tensions sociales (protestations contre la hausse du prix du gaz à Punta Arenas en janvier, manifestations contre le projet de centrale électrique HydroAysén en Patagonie qui ont conduit à son retrait en juin, manifestations estudiantines massives, depuis le mois de mai, pour un meilleur financement public des études supérieures), le Président Piñera a annoncé une série de mesuresdans son discours à la Nation du 21 mai 2011 : émergence d’une « politique d’Etat » en matière énergétique et création d’un système national interconnecté ; création d’un Secrétariat d’Etat à l’enseignement supérieur, d’un Ministère des sports, d’un Ministère de la Culture et du Patrimoine ; passage du Secrétariat d’Etat aux droits de l’Homme au ministère de la Justice ; augmentation du nombre de bourses techniques ; réduction des listes d’attente dans les hôpitaux publics. Le Chef de l’Etat chilien a également procédé à un vaste remaniement ministériel le 18 juillet (huit portefeuilles ministériels étant concernées, dont le ministère de l’Education). Mais au bout de sept mois de manifestations, il n’a toujours pas réussi à régler le conflit avec les étudiants, ceux-ci se sont radicalisés, et, faute d’avancées concrètes dans les négociations, n’ont eu de cesse d’augmenter leurs revendications. Il reste à voir si les récentes propositions du gouvernement (mesures financières, mesures structurelles) suffiront à relancer le dialogue et à le faire entrer dans une phase plus concrète.

Situation économique

Le Chili, fort de la diversification de ses échanges et d’une gestion macroéconomique prudente, affiche l’un des plus haut PIB/tête (15.000 USD en 2010, 13 970 $ en ppa) d’Amérique latine. Ses avantages comparatifs au plan économique (rente minière, agriculture de contre saison et compétitive) lui ouvrent les grands marchés du nord du continent, d’Europe et d’Asie-Pacifique (ainsi que depuis peu d’Amérique du sud, en particulier le Brésil).

Le Chili a montré sa capacité de résilience face aux effets de la crise économique et financière mondiale en 2009 et du violent séisme de février 2010. Il a bien résisté à la crise, malgré une hausse du chômage(9,7%) et la contraction de sa croissance -1,5% en 2009, grâce à la politique contra-cyclique conduite par le gouvernement de Mme Bachelet, qui a mobilisé les fortes marges de manœuvre dont il disposait (plan de relance de 4MdsUSD, le cinquième en termes de PIB à niveau mondial). La reconstruction des trois régions chiliennes touchées par le séisme a notamment permis de doper la croissance (5,3% en 2010). Les perspectives pour 2011 sont très bonnes (forte croissance attendue : entre 6 et 7%). En tout état de cause, le pays, qui bénéficie d’une excellente notation des agences internationales (grade d’investissement A1) et a fait son entrée à l’OCDE en janvier 2010, fait figure de « bon élève » de la classe sud-américaine.

Le Chili constitue la référence de réussite d’une politique économique libérale, tempérée par des filets de sécurité sociaux et par la mise en place de fonds de stabilisation liée au cuivre. Le niveau de la dette publique est très faible (13% du PIB). Le Chili se classe au cinquième rang mondial des pays les plus ouverts aux importations et aux investissements étrangers. Les investisseurs étrangers sont attirés par la sécurité juridique, par le cadre des affaires souple et efficace et par le potentiel de croissance. Le Chili est le troisième pays d’attraction des IDE en Amérique latine. Le bilan chilien comporte cependant quelques fragilités, en particulier sa dépendance énergétique. Dans ce contexte, les autorités chiliennes ont pris la décision en 2008 de deux investissements très importants dans deux usines de regazification et d’installations portuaires adéquates pour l’importation du gaz naturel liquéfié dans le Nord du Chili. Si la pauvreté a reculé, de profondes inégalités subsistent encore.

Politique étrangère

Sur la scène internationale, le Chili s’engage en faveur du renforcement du multilatéralisme, du libre échange, mais aussi de la régulation de la mondialisation, de la diversité culturelle et des droits de l’Homme (membre du CDH depuis 2008). Le Chili a ratifié le Statut de Rome de la Cour pénale internationale le 6 juillet 2009.. Sous la Présidence de M. Ricardo Lagos, le Chili a dit non à l’intervention américaine en Irak et a été le premier pays latino-américain à participer à la force intérimaire envoyée en Haïti après le départ du Président Aristide (en 2009, participation d’une force de 499 militaires et de 13 policiers pour des actions de formation, mandat renouvelé jusqu’en 2010). Le Chili a reconnu en janvier 2011 la Palestine comme Etat indépendant. Le Président Piñera a effectué un déplacement en Israël et en Palestine en mars 2011.

Depuis le rétablissement de la démocratie, le Chili s’est employé à normaliser ses relations avec ses voisins, malgré la persistance de certaines tensions. Dans la continuité de la Présidente Bachelet, le Président Piñera s’emploie à resserrer les liens régionaux en privilégiant des relations désormais « stratégiques » avec l’Argentine et le Brésil. Malgré les efforts de Mme Bachelet puis de M. Piñera pour nouer un dialogue de confiance, les relations avec le Pérou et la Bolivie restent marquées par le souvenir de la guerre du Pacifique, qui trouve son expression dans un litige sur la délimitation des frontières maritimes entre le Chili et le Pérou, porté en janvier 2008 par le Pérou devant la CIJ. La Bolivie a également annoncé en mars 2011 son intention de saisir la CIJ pour trancher la querelle séculaire autour du problème de l’accès de la Bolivie à la mer.

Le Chili entretient en outre d’excellentes relations avec la Colombie et l’Equateur. Il a assumé la première Présidence pro tempore de l’UNASUR (l’Union des Nations sud-américaines) et joué un rôle positif dans l’apaisement des tensions en Bolivie, lors de la crise bolivienne d’août-septembre 2008 (convocation d’une réunion d’urgence des 9 pays membres et déclaration de la Moneda du 16 septembre). Le Chili est membre associé du Mercosur depuis 1996 et de la CAN depuis juin 2007.

Les relations sont étroites avec les Etats-Unis (1er investisseur) et la zone Asie-Pacifique (1er client). Depuis 1994, le Chili est membre de l’APEC. Le Chili est membre du Forum latino-américain de l’arc du Pacifique. Créé en janvier 2007 à Cali (Colombie), à la suite d’une initiative du président péruvien Alan Garcia en août 2006, il vise à favoriser l’intégration entre les pays latino-américains ayant une façade pacifique pour renforcer leur cohérence face aux pays asiatiques, notamment au sein de l’APEC. La conclusion d’un Accord d’Association (entré en vigueur en 2003) a marqué une étape importante dans le développement des relations UE/Chili. L’UE est le premier partenaire commercial et investisseur étranger au Chili et absorbe plus du quart de ses exportations. Le Chili a proposé d’instaurer une « association UE-Chili pour le développement et l’innovation », destinée à approfondir la relation dans deux secteurs d’intérêt commun : l’éducation et l’énergie. Le principe d’une telle association a été acté lors du Conseil d’association de mai 2009. A la suite du séisme du 27 février, la Commission a réagi rapidement en dépêchant une mission humanitaire et en débloquant immédiatement 3 M euros du programme ECHO. Initialement prévu en juin 2012, le sommet UE/Amérique latine de Santiago devrait être reporté à une date non encore définie.

La Banque européenne d’investissement (BEI), qui a signé un accord cadre avec les autorités chiliennes quelques jours après la catastrophe, pourra opérer au Chili, où des difficultés d’ordre institutionnel l’empêchaient d’intervenir depuis des années.

Le Chili assume la Présidence du groupe de Rio depuis février 2010 (pour deux ans). Il a intégré l’OCDE en janvier 2010.

 

 

 

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